Avec environ 17 % de consommation de l’énergie finale française, les entreprises tertiaires ont leur part à jouer dans les objectifs du Grenelle de l’environnement. Le dispositif réglementaire DEET (Dispositif Eco Energie Tertiaire) met en œuvre la loi ÉLAN en imposant à ces entreprises de réduire la consommation d’énergie de leurs bâtiments tertiaires de 40 % en 2030, 50 % en 2040 et 60 % en 2050.
Pour assurer l’application et le suivi de ce dispositif, les propriétaires et les locataires doivent déclarer chaque année les consommations énergétiques de leurs locaux tertiaires.
Dans cet article, vous trouverez les chiffres principaux des déclarations déjà réalisées via la plateforme OPERAT de l’ADEME.
235 000 entreprises déclarantes
Au 31 janvier 2024, environ 740 000 déclarations de consommation ont été réalisées, représentant près de 235 000 entités fonctionnelles assujetties (EFA). Cela inclut tous les bâtiments d’activité tertiaire de plus de 1000 m², secteurs public et privé confondus (enseignement, bureaux, commerce, santé, logistique…).
On observe une inégalité des déclarations qui peut être due à plusieurs facteurs : les changements de locataires, la difficulté d’obtenir des données historiques, la possibilité de déclarer les années passées, le choix de s’orienter vers un objectif en valeur absolue.
Baisse de 22 % de la consommation énergétique des entreprises
Ses déclarations permettent de voir une évolution des consommations. En prenant un périmètre constant, la consommation a baissé de 22 % entre l’année de référence (prise entre 2010 et 2019) et 2022, ce qui représente la moitié de l’effort à atteindre pour l’échéance.
Concernant les différents types de graphiques de consommation présentés dans cet article, il est important de préciser qu’ils ne sont pas ajustés en fonction des variations climatiques. Il convient donc de garder à l’esprit les éléments suivants :
- La période 2020-2021 fait face à un contexte de reprise post-COVID et un climat plus rude favorisant l’augmentation des consommations.
- La période 2021-2022 fait face à un contexte de crise énergétique et un climat plus clément favorisant une diminution des consommations.
Ainsi, les évolutions de consommation observées ne sont pas uniquement le résultat de la mise en œuvre ou de l’absence d’actions visant à réduire la consommation.
Évolution des consommations/répartition par activité
Pour les activités les plus représentées, les chiffres ci-dessous permettent de constater l’évolution du ratio de consommation moyen sur les différentes années déclarées.
On observe que les entités qui ont réalisé les baisses les plus importantes de leur consommation sont celles des bureaux (35 %), des commerces (28 %) et de l’enseignement (27 %). A contrario, le domaine de la santé a plus de difficultés à faire des économies (16 %).
En valeur absolue, on constate que le secteur du commerce alimentaire enregistre des consommations d’énergie bien plus élevées que les autres secteurs. Cette différence s’explique notamment par la nécessité pour ce type de commerce de maintenir une chaîne de froid, ce qui engendre une consommation énergétique importante.
Déclarations des consommations/répartition par type d’énergie
La consommation totale déclarée chaque année peut être décomposée selon les différents types d’énergie. Le graphique ci-dessous donne la répartition du mix énergétique (en %) :
On remarque sur ce diagramme l’augmentation de presque 4 points de la part de l’électricité dans le mix énergétique entre la période de référence et 2022. Cette tendance peut être attribuée à une politique nationale menée depuis plusieurs années, visant à promouvoir l’utilisation de l’électricité, une énergie bas carbone, au détriment des autres sources d’énergie. Cependant, il convient de nuancer cette observation, car le gaz reste l’énergie principale utilisée pour le chauffage, et les années 2020 et 2022, particulièrement douces, ont pu influencer ces résultats.
Il est également important de noter qu’en comparaison avec le bilan énergétique de la France (BEF), il pourrait y avoir une sous-représentation des énergies de stock (fioul, bois). Cette sous-estimation pourrait être liée à la complexité de leur déclaration, nécessitant un retraitement pour évaluer la consommation annuelle à partir des approvisionnements ponctuels.
Vous rencontrez des difficultés ou vous avez des questions sur les déclarations que vous devez réaliser ?
Contactez dès maintenant un représentant d’ENERA pour obtenir de l’aide dans votre démarche de déclaration et dans la mise en place d’une stratégie d’économies d’énergie.